Nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir prendre nos responsabilités en ce qui concerne notre santé. Et en prenant ce chemin pour une santé meilleure, nous nous trouvons forcément confrontés à la question de l’alimentation. Et comme la nutrition n’était pas un sujet déjà assez compliqué, un nouveau problème se pose : BIO ou pas BIO ?
Vous vous dites que dans la plupart des cas, BIO rime avec qualité, sain, éthique. Eh bien ce n’est pas forcément le cas. En effet, il y a quelques amalgames ; BIO ne veut pas dire écologique et ne veut pas dire non plus meilleur pour la santé. D’autant plus qu’il requiert énormément de place.
Les amalgames autour du bio
Bien qu’elle ne recoure pas à l’utilisation en masse de produits chimiques, la production d’aliments bio peut impliquer un lourd bilan écologique pour l’environnement. Par exemple, les ananas BIO cultivés au Cameroun pour être vendus en France parcourent 4 500 km en avion. Un avion qui vole au kérosène bien sûr. C’est pour cela qu’il ne faut pas confondre BIO et écologique.
De plus, petit aparté, la majorité des fermes d’agriculture biologique sont implantées dans des pays en voie de développement. Et d’après l’organisation internationale du travail [1], ces fermes sont souvent des fermes familiales. Ce qui implique que toute la famille participe au travail dans les champs, y compris les jeunes enfants. Donc oui, quand nous achetons un produit ayant le label « Agriculture Biologique », nous avons de grandes chances qu’il ait été récolté par un enfant.
Le bio, bon pour la santé ?
Dans un second temps il faut savoir que BIO ne veut pas forcément dire meilleur pour la santé. Selon une étude comparative menée par 60 millions de consommateurs [2], certains saumons bio seraient plus nocifs pour la santé que des saumons conventionnels.
En effet, en élevage conventionnel, l’alimentation des poissons est principalement composée de protéines issues de farines végétales. Alors qu’en élevage bio, elle est composée à 70% de protéines et de lipides animales.
Ce régime en élevages bios est composé de farines issues d’animaux qui n’ont pas eu une alimentation bio et saine. Il se peut donc que des contaminants se retrouvent dans leur alimentation puis dans leur organisme.
Ça prend de la place !
Je mentionnerai aussi la place que requiert le bio. En comparant le rendement au km² des différentes agricultures, on se rend compte que celui d’une ferme biologique est largement en-deçà de celles qui utilisent pesticides et OGM ou pratiquent les cultures dites « hors sol », qui permettent un grand gain de place.
Finalement, ces fermes, comme dit précédemment, sont implantées dans des pays en voie de développement, où le coût de la main d’œuvre est faible. Ces pays sont souvent frappés par de grosses famines, et c’est là qu’un paradoxe se crée : certains pays se trouvent ainsi couverts d’immenses étendues d’aliments bios qui sont ensuite envoyés sur nos étals, tandis que les populations les plus proches de ces champs meurent de faim.
Conclusion
Au final, il est important de faire le distinguo entre le « bio industriel » et mondialisé du bio qui résulte d’une prise de conscience, d’un respect du produit et de l’environnement. Il ne faut pas simplement se concentrer sur le label « Agriculture Biologique » mais surtout sur les conditions de travail, le lieu de production…
À ceci s’ajoute ajouter le souci d’une alimentation responsable et une vie saine : pour consommer de manière responsable ne vaut-il pas mieux se tourner d’abord vers des produits de saison et issus d’une agriculture locale plutôt que vers des produits bios ?
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Pour finir, un dessin de Spihc illustrant cet article (clique sur la photo pour aller sur son Facebook) :
Caricature du Bio par Spihc
[1] http://www.ilo.org/ipec/areas/Agriculture/WCMS_172261/lang–en/index.htm
[2] http://www.bioalaune.com/fr/actualite-bio/34935/saumon-bio-il-plus-toxique-conventionnel et http://www.60millions-mag.com/2016/11/24/saumon-le-bio-n-est-pas-irreprochable-10800
Pour aller plus loin :
https://www.contrepoints.org/2015/09/24/222943-20-raisons-de-ne-pas-consommer-bio-1ere-partie
http://www.nytimes.com/2008/02/29/opinion/29iht-edpaarlberg.1.10576543.html